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CULTURE:
2e édition du festival du port de pagne à Sassandra / EXALTATION DES VALEURS CULTURELLES ET TOURISTIQUES DU GBOKLE
La deuxième édition de ‘’Lokoupapako’’, festival du port de pagnes en pays néyo et godié, parrainé par le ministre-gouverneur, Robert Beugré Mambé, placé sous la présidence du préfet de la région du Gboklê, avec le soutien du conseil régional et la collaboration de la fédération des mutuelles du Gniabé et la direction départementale du tourisme, s’est déroulée dans le canton Trépoint, les 16, 17 et 18 août dernier dans le village de Gapè, commune de Sassandra, ville balnéaire située à environs 240 km d’Abidjan par la nationale A3, la côtière.
C’est aux sons des baguettes de bambou, soutenues par des chants de femmes, mêlés aux rythmes cadencés des tambours, des tam-tams, des castagnettes et des pas de danses traditionnelles que les autorités administratives, civiles et militaires, avec à leur tête, Mobio Samuel, vice-gouverneur, représentant Robert Beugré Mambé, ministre-gouverneur du district autonome d’Abidjan, ont été chaleureusement accueillies par les populations des 9 villages qui composent le canton Trépoint et environnant.
Les autorités installées et les civilités d’usages effectuées, s’en est suivie une impressionnante parade de pagnes traditionnels savamment portés par des hommes appelés ‘’lokoupapako’’ accompagnés pour la circonstance par des femmes appelées ‘’kehiwabrou’’.
Dans leur marche, ils ponctuaient leur démarche par des pas de danse majestueux et gracieux, provoquant dans la foule, de vives émotions, des exclamations d’admiration, des acclamations, des cris de joie, de satisfaction et d’encouragement. Au bout de cette parade, seuls les hommes, rangés dans une ligne droite, ont adressé individuellement, de manière particulière et distinguée, leurs salutations aux autorités administratives et coutumières ainsi qu’à l’ensemble des populations des villages présents.
Le code langagier des quatre styles du port du pagne par les hommes dans le Gboklê a été expliqué et présenté au public. Les hommes fougueux portent le pagne en le nouant à la taille. Les hommes qui aiment être libres de leurs mouvements portent le pagne sur l’épaule gauche en laissant le long du corps leurs bras, libres de tout mouvement.
Le troisième style du port du pagne en pays néyo et godié est propre aux séducteurs qui eux, non seulement portent le pagne sur leur épaule gauche mais couvrent le bras gauche de leur pagne et tiennent de leur bras droit, l’autre coté du pagne en le soulèvent légèrement et adoptant une démarche élégante et gracieuse. Le quatrième style, qui se distingue par le maintien du pagne sous les aisselles du bras gauche et ramené sur l’abdomen après l’avoir magistralement porté sur l’épaule gauche, est celui attribué aux plus âgés, aux nobles, aux notables et aux chefs s’accompagnant d’une démarche majestueuse.
‘’Comment ne pas être rempli de joie, d’émotions et de vibrations positives en voyant ce qui vient de se dérouler sous nos yeux’’ ? A introduit Samuel Mobio à l’entame de son allocution. ‘’La culture est un vaste patrimoine, un riche vivier de nos us et coutumes que nous devons sauvegarder et perpétuer en la pratiquant’’, a-t-il poursuivi, non sans manquer de transmettre les chaleureuses salutations, ainsi que les vifs encouragements du ministre-gouverneur Mambé, aux initiateurs et organisateurs de ce prestigieux évènement. Il leur a demandé de doubler d’ingéniosités et d’efforts pour faire vivre la culture dans toute sa diversité et ses composantes dans la région du Gboklê.
Aux populations, il a exprimé l’attachement du ministre gouverneur à leur belle région et demandé d’être des hommes et des femmes de paix au service du développement du Gboklê qui, selon lui, regorge d’énormes potentialités économique et touristiques.
Pour le commissaire du festival, M. Bimanagbo, le ‘’lokoupapako’’ a été initié non seulement pour faire rentrer le port du pagne dans les mœurs des populations néyo et godié , mais aussi, pour faire de ce festival, une des vitrines de la promotion et du développement culturel, touristique, économique et social au bénéfice des populations en aidant à la réalisation d’infrastructures dans le canton Trépoint.
Pour mémoire, il faut retenir que cette tradition du port du pagne en pays gboklê, selon les anciens, viendrait du Ghana voisin où des navigateurs des peuples néyo et godié, qui s’y sont rendus et séjourné, auraient copié ce style vestimentaire et l’ont intégré dans leurs mœurs.
Article d’Eric Ahoua / Photos d’Eric Ahoua
17. Aoû, 2019