Rencontre avec les maires et Cissé Bacongo : « La liste des 176 Zones à risque comporte des zones qui ne sont plus à risque notamment Anono » (Cissé Bacongo)... « Le ministre gouverneur que je suis n’ira jamais sur un terrain qui n´est pas le sien et il n´y aura jamais de conflit entre nous » (Bacongo). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf   ◊    « Les sites à risques ne sont pas des sites à déguerpir, à démolir, il s´agit des sites sur lesquels se trouvent un risque d’inondation, d´éboulement(...) Il s´agit de régler des soucis sur ces sites» (Cissé Bacongo)… Côte d’Ivoire/Projet d´Aménagement des Quartiers Restructurés d´Abidjan (PAQRA): « Aucun décaissement n’a été fait depuis deux ans que les accords ont été signés » ( Conseil des Ministres). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf    ◊   
LUCARNE

INTERVIEW / M. Hyacinthe KOUAKOU, Directeur des Ressources Humaines


 « LES RESSOURCES HUMAINES SONT UNE RICHESSE AU MEME TITRE QUE LES CAPITAUX FINANCIERS »


Une organisation de quelque nature que ce soit, grande ou petite, ne peut fonctionner qu´avec des hommes. Il en va ainsi du District Autonome d´Abidjan, une collectivité territoriale ivoirienne. Pour parler de la gestion de ceux qui font tourner cette structure, District Infos a rencontré M. Kouakou Hyacinthe, le Directeur des Ressources Humaines. Avec lui, nous avons abordé bien des questions qui sont la préoccupation des agents. Interview.


District Infos : Monsieur le Directeur, qu’est-ce que les ressources humaines ?


M. Kouakou Hyacinthe : C’est une terminologie qu’on comprend, à première vue, facilement. Mais pour mieux appréhender ce que c’est que les ressources humaines, il faut se référer un peu au passé. Anciennement, les ressources humaines se limitaient à l’adaptation des travailleurs aux emplois et juste à la paie. Mais aujourd’hui, nous avons compris  que les ressources humaines sont une richesse au même titre que les capitaux financiers. Donc l’homme devient une matière première dynamique et animée, c´est-à-dire qu’il a beaucoup de capacité, beaucoup de potentiel  que nous devons détecter pour que cette matière première puisse être optimale.



DI : Les ressources humaines seraient donc importantes. Comment pouvez-vous nous situer sur cette importance ?



M. KH : Sans matière première, aucune usine ne peut fonctionner et l’importance des ressources humaines, c’est de mettre à la place qu’il faut celui qu’il faut, pour amener l’entreprise à être compétitive,  au vu de la performance de ses ressources humaines. Pour imager cette  situation, quand on a un chiffon qui est  imbibé d’eau, il faut l’essorer pour que toute l’eau sorte de ce chiffon. L’homme a en lui ces capacités, ce savoir, cette intelligence qu’il faut mettre au service de l’organisation. Il faut amener cette ressource humaine à donner le meilleur d’elle-même afin de rendre service à l’entreprise, pour qu’elle soit compétitive.



DI : Monsieur le Directeur, pour qu’une structure soit performante, il faut qu’elle ait de bonnes ressources humaines. Est-ce le cas au District Autonome d´Abidjan ?



M. KH :  Nous avons une bonne ressource humaine  au District Autonome d’Abidjan. Vous constatez les nombreux projets réalisés par notre Institution. Sans une bonne ressource humaine, ces réalisations ne seraient pas possible. Nous avons toutes les compétences, du plus bas niveau au niveau le plus élevé. La perfection n’étant pas de ce monde, il nous faut  des mises à niveau périodiques pour que cette ressource humaine soit satisfaisante.



DI :  En termes d’effectif, combien d’agents compte le District Autonome d´Abidjan?



M. KH : Le District Autonome d’Abidjan est composé d’Agents de différents statuts : nous avons le Personnel des Collectivités Territoriales, les Fonctionnaires Mis à Disposition, les Fonctionnaires Détachés, le personnel bénéficiaire de Contrat à Durée Déterminée et le personnel journalier pour un total de 2183 Agents.



DI : Est-ce possible d’avoir plus de détails sur les effectifs ?



M. KH : 1987 Agents composent le personnel des collectivités territoriales, les fonctionnaires mis à disposition sont au nombre de 60, les fonctionnaires détachés quant à eux sont 30, 94 bénéficient de Contrats à Durée Déterminée et enfin 12 Agents sont journaliers.



DI : Les agents du District sont-ils du public ou du privé ?



M. KH : Le District Autonome d´Abidjan est régi par une loi portant statut des collectivités territoriales. Nous sommes aussi régis par le code du travail et le statut général de la fonction publique. Nous ne sommes pas du privé parce que le District Autonome d’Abidjan n’est pas signataire de la convention collective interprofessionnelle qui est une loi qui régit les organisations privées.



DI : Combien de directions comprend le District Autonome d´Abidjan ?


 


M. KH : Le District Autonome d’Abidjan comprend 03 Directions Générales fonctionnelles, 24 Directions Centrales pourvues, 1 Département, 54 Sous-Directions effectives à la date d’aujourd’hui. 109 Chefs de Services et 05 Cellules qui aident aussi au bon fonctionnement des directions.



DI : Même si elles se complètent, y a-t-il des directions qui sont plus importantes que d’autres ?



M. KH :   D’un point de vue vertical, il faut noter que les Directions Générales sont au-dessus des Directions Centrales qui sont elles aussi au-dessus des Sous-Diections en dessous desquelles sont positionnés les Chefs de Services. Cependant, vu le degré d’activités d’une direction par rapport à une autre, le citoyen lambda ferait une comparaison et procéderait à une classification des directions bien qu’étant toutes sur une même ligne horizontale.



DI : Comment intègre-t-on le District Autonome d´Abidjan?


M. KH : L’article 9 de la loi N° 2002-04 du 03 Janvier 2002 portant Statut du Personnel des Collectivités Territoriales dispose que les agents sont recrutés par l’exécutif de la collectivité territoriale, c’est-à-dire le Gouverneur du District Autonome d’Abidjan.


En effet, il n’existe pas de concours d’entrée au District Autonome d’Abidjan. Tout usager peut exprimer son besoin d’emploi par demande déposée au Service Courrier du District Autonome d’Abidjan. Ces différentes demandes sont imputées au Directeur des Ressources Humaines qui les traite en tenant compte des profils et postes prévus au cadre organique des employés de l’exercice en cours.
Il faut savoir que ces postes pourvus tiennent compte des orientations et choix stratégiques du premier responsable du District Autonome d’Abidjan et bien sûr des capacités financières de l’Institution.
Enfin, nous faisons des propositions à l’exécutif qui prend la dernière décision.



DI : Les agents du District font-ils l´objet d´évaluation ?



M. KH : Oui, l’évaluation est importante en matière de gestion des ressources humaines. De nouvelles fiches d’évaluation adaptées et beaucoup plus objectives sont en train d’être confectionnées par nos services en tenant compte des différents statuts et catégories des Agents. Nonobstant, les responsables des services portent un jugement professionnel sur leurs agents, ce qui vaut à certains d’entre eux des nominations à des emplois supérieurs.



DI : Que fait le District pour que les agents soient plus performants ?


M. KH : Comme dans toute organisation, ce sont les éléments de motivation qui boostent les performances des travailleurs. L’Autorité du District Autonome d’Abidjan en a retenu certains d’essentiels tels que la politique de logement, de transport, de santé, sociale, de formation, de promotion et de salaire.
Outre la politique de logement qui est en cours de traitement, le Gouverneur du District Autonome d’Abidjan a posé et continue de poser des actions fortes au profit des travailleurs, entre autres la couverture en santé, les cars de transport du Personnel, des formations qualifiantes et diplomantes, de distribution de kits alimentaires et jouets aux enfants des Agents en fin d’année, la promotion de nombreux jeunes. Rappelons-nous que, sous aucune contrainte, Monsieur le Gouverneur a procédé à une augmentation de 20% des salaires en 2012. Je profite de cette lucarne pour lui réitérer encore une fois nos remerciements et tout récemment la décoration de 340 Agents.



DI : Il semble que l’Etat ait demandé aux collectivités territoriales de procéder à une augmentation de salaire  de l’ordre de 8%. L´information est-elle avérée ?



M. KH : Nous avons effectivement reçu tout récemment un télégramme avec pour objet la valorisation des salaires des Agents de 8% avec effet rétroactif à compter du 1er Janvier 2015. Ce même télégramme nous demande d’inscrire cette valorisation au Budget 2017 au cas où celui de 2016 ne peut supporter cette nouvelle charge. La Direction des Ressources Humaines informera dans les prochains jours Monsieur le gouverneur de l’impact financier que cette décision engendre et c’est lui qui donnera instructions aux services compétents pour la prise en compte.



DI : Qui du patronat et des syndicats gère l´assurance ?



M. KH : Ce sont les syndicats qui ont toujours eu la gestion de l’Assurance Maladie. Mais l’administration l’a gérée provisoirement durant l’exercice précédent parce que les 03 syndicats avaient des points de vue divergents sur ce dossier. L’administration ne pouvant pas accepter que la santé du personnel soit en danger a pris ses responsabilités relativement à la gestion de l’assurance santé en attendant l’entente entre les syndicats. A la date du 26 Janvier 2016, un courrier signé des 03 syndicats nous signifie que le Synapecoci, le Synamci et le Syneda ont fini par se mettre d’accord. Immédiatement, la gestion de cette assurance santé leur a été rétrocédée et ce, sur instruction de Monsieur le Gouverneur. En clair, à la date d’aujourd’hui, ce sont les 03 syndicats du District Autonome d’Abidjan qui ont en main la gestion de l’Assurance Maladie du Personnel.



DI : Il est vrai qu’il n’est pas aisé pour vous de gérer 2183 agents, mais qu’est ce que vous faites pour lutter contre l’absentéisme et les retards ?



M. KH : A notre niveau, nous effectuons des contrôles dans tous les services pour nous assurer de la ponctualité, de l’assiduité et de la présence du personnel par des cahiers et fiches de présence existants dans tous les services.
Nos services effectuent aussi des contrôles inopinés. Nous procédons actuellement à la mise en place de correspondants RH sur tous les sites. Ces correspondants effectuent sur place ces différents contrôles et rendent compte à la Direction des Ressources Humaines.


Monsieur le Gouverneur, en vue de renforcer la Direction des Ressources Humaines dans ce travail, a procédé à la nomination de deux inspecteurs techniques et administratifs qui sillonnent les différents sites du District Autonome d’Abidjan. Avec toutes  ces actions, nous remarquons qu’il y a une baisse du pourcentage des absences. Il est vrai que ce n’est pas le résultat escompté mais des efforts sont faits.
Nous lançons un appel à tous les responsables de services qui sont les premiers Directeurs des Ressources Humaines de leurs services, donc ils ont le devoir de veiller à la présence au travail de leurs collaborateurs.



DI : En Côte d’Ivoire, il y a deux districts autonomes, est-ce possible qu’un agent  du District Autonome d’Abidjan puisse être muté dans celui de Yamoussoukro ?



M. KH : Cela n’est pas encore possible à ce jour.



DI : Récemment, 340 agents ont été  décorés par l’administration du District Autonome d’Abidjan. Est-ce une action ponctuelle ou cela va être continu dans le temps ?



M. KH : La Direction des Ressources Humaines fera très prochainement des propositions de dates au Gouverneur pour la cérémonie à venir. Sachez que Monsieur le Gouverneur ne lésine pas sur les moyens à mettre en œuvre pour le bien être des agents.



DI :  Qu´en est-il des heures supplémentaires ?



M. KH
: La loi nous fait obligation de payer les heures supplémentaires quand cela est avéré. Nous avons demandé aux Directeurs de nous identifier les agents qui effectuent des heures supplémentaires et dans quel cadre. Il reste à savoir ce qu’on appelle heures supplémentaires et à partir de combien d’heures de travail, on parle d’heures supplémentaires.



Interview réalisée par
Nathalie KONAN et Souleymane T. SENN